Divines de Houda Benyamina



Au milieu de la misère à la périphérie parisienne, deux gamines larguées dans un BEP commerce. Pourquoi faudrait-il s'inventer motivée, vachement intéressée, par un BEP commerce qui nous amènera au mieux vers un smic à hauteur de temps partiel, au pire vers Pôle Emploi ? Pourquoi on ne pourrait pas plutôt rouler en Ferrari sur de belles avenues ? Pourquoi ?
Pour se sortir de la zone, disons de la pauvreté, qu'est-ce qu'y est proposé alentours ? La drogue. Dealeuses.
Les deux gamines sonnent à la porte du caïd du quartier Rebecca. Comme tous les caïds, elle n'est pas très catholique, demande beaucoup, donne peu. Et les voilà embarquées au bas des barres d'immeuble, à s'ennuyer ferme en attendant le client, l'argent rentre un peu de quoi faire les boutiques, gâter les uns et les autres. C'est que de la zone on n'en sort pas comme ça...en plus il y a Dieu qui s'invite dans les nuits, il chuchote que "ce n'est pas bien" toute cette rage qu'il faudrait regarder vers l'amour.
Mais qui écoute Dieu aujourd'hui ? Et nous voit-il vraiment ? Peut-il nous tendre la main ? Non. Divines, c'est la tragédie de la vie.
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Caméra d'Or à Cannes amplement méritée. Les actrices sont bluffantes. J'ai ri, été bousculée, attendrie, en colère et bercée par la superbe musique signée Demusmaker.

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